ZOLA Emile
(2 avril 1840 - 29 septembre 1902), Ecrivain
Orphelin de père à sept ans, Emile Zola doit abandonner ses études
et pratiquer divers petits métiers avant dentrer, en 1862, à
la librairie Hachette, où il est employé. Vite chef de la
publicité, il commence à écrire des contes, dont un
volume paraît en 1864. Cest à son ami Paul Cézanne,
quil a connu au collège Bourbon dAix-
en-Provence où
ils étaient élèves, quil doit de rencontrer des
peintres tels que Monet, Renoir, Sisley, Pissarro et Manet. Décidé
à vivre de sa plume, il démissionne de la librairie Hachette
le 31 janvier 1866. Le scandale de la publication de certains de ses articles
sous le titre Mes Haines et le soutien quil apporte à un peintre
comme Manet le font connaître.
Emile Zola commence à publier des romans,
dont Thérèse Raquin, qui est sa première réussite.
Après la guerre de 1870, à laquelle il ne participe pas parce
que, fils de veuve et myope, il nest pas mobilisable, il devient
journaliste parlementaire. Cest le 22 juillet 1872, par la signature
du contrat qui le lie à léditeur Georges Charpentier
lui assurant cinq cents francs par mois, que commence véritablement
sa carrière littéraire, quil mène de front avec
le journalisme auquel il ne renonce pas. Peu à peu ses romans lui
valent lamitié décrivains comme
Flaubert, les
frères Goncourt, Daudet et Tourgueniev. Le succès de
LAssommoir, publié en 1877, septième volume des
Rougon-Macquart, lui confère à la fois la notoriété
et laisance. Sa maison de Médan devient, le jeudi où
il reçoit, le lieu de rendez-vous de jeunes écrivains tels
que Huysmans ou
Maupassant.
Les grands romans de Zola,
Nana en 1880,
Au Bonheur des
dames en 1883,
Germinal en 1885,
Luvre en 1886, qui le brouille
définitivement avec Cézanne, permettent au
naturalisme de triompher
dans toute lEurope, où il est traduit, et lui font gagner
80 000 ou 100 000 francs par an. Indigné par la
dégradation du capitaine Dreyfus, le 5 janvier 1895, à
lEcole militaire, Zola dénonce à la fin de lannée
dans trois articles que publie Le Figaro les campagnes de presse contre la
République et les Juifs. Convaincu que le véritable coupable
de laffaire Dreyfus est le commandant Esterhazy, qui est acquitté
à lunanimité le 11 janvier 1898, Zola publie dans
LAurore deux jours plus tard l
article Jaccuse. Condamné
à un an demprisonnement et à 3 000 francs
damende, il doit quitter la France le 18 juillet 1898. A son retour,
en 1899, injurié, radié de lordre de la Légion
dhonneur, abandonné par une grande partie de ses lecteurs, il
meurt asphyxié par le poêle de son bureau. Une foule rendit
hommage pendant ses obsèques à celui qui avait osé mettre
en jeu sa notoriété au nom de la morale.
Annexe :
Le naturalisme chez Emile Zola
J'accuse, de Zola
A cette époque vivaient :
DEGAS, Hilaire Germain Edgar de GAS, dit Edgar (1834-1917)
Peintre et sculpteur, il représente les spectacles, la danse, les
femmes au travail (les Repasseuses,1882) et les maisons closes. Ses cadrages
insolites donnent un nouvel élan à la perspective traditionnelle.
DREYFUS, Alfred (1859-1935)
Officier d'origine juive, il est accusé et jugé sommairement de haute trahison en 1894 avant d'être réintégré
en 1906. Cette affaire est l'une des crises les plus graves de la IIIe République.
MAUPASSANT, Guy de (1850-1893)
Ecrivain, élève de Flaubert, il devient un des maîtres
de la nouvelle. Son style simple se singularise par des notes brèves
sur le décor et les personnages rendant le récit plus probant
que la réalité (Boule de Suif, 1880).