Plan de la fiche sur la
Lettre sur les quakers de Voltaire :
Introduction
Voltaire a été victime d’une vengeance
du comte de Rohan qui n’avait pas supporté que Voltaire lui lance : " Vous
finissez votre nom, je commence le mien ". Il doit s’exiler. Le manquement
aux usages de la bonne société lui ayant coûté fort
cher, il n’est pas étonnant qu'il propose dès le début des
Lettres
Anglaises qu’il écrit pendant son exil en Angleterre, une réflexion
sur ce que devrait être les règles de civilité dans une société policée
et se réclamant de religion chrétienne.
Dès le début de cette œuvre, Voltaire se consacre à évoquer
des problèmes religieux auxquels il n’a cessé de s’intéresser
sur 7 lettres consacrées à ce sujet Voltaire en écrit 4 à propos
des quakers et nous allons étudier un extrait de la 1
ère qui
traite à la fois des problèmes religieux et d’une organisation
souhaitable pour des hommes raisonnables.
La rencontre d’un personnage original permet au voyageur philosophe de faire réfléchir le lecteur à des usages dont il ne perçoit pas le caractère choquant, faute d’y avoir jamais réfléchit et d’en connaître d’autres. C’est grâce au procédé du regard étranger, ici celui d’un quaker, que Voltaire va dénoncer l’absurdité et l’iniquité de certaines marques de politesse, de certains usages sociaux, de certaines pratiques religieuses.
Nous allons donc commencer par regarder le portrait d’un original dont Voltaire justifie ensuite l’attitude d’abord apparue comme ridicule en renversant les valeurs habituelles du lecteur. Puis nous regarderons la remise en question du modèle de société française.
Texte de la Lettre sur les quakers
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Lu par René Depasse - source : litteratureaudio.com
Lettre sur les quakers
J’ai cru que la doctrine et l’histoire d’un peuple aussi extraordinaire que les quakers méritaient la curiosité d’un homme raisonnable. Pour m’en instruire, j’allai trouver un des plus célèbres quakers d’Angleterre, qui, après avoir été trente ans dans le commerce, avait su mettre des bornes à sa fortune et à ses désirs, et s’était retiré dans une campagne auprès de Londres. J’allai le chercher dans sa retraite : c’était une maison petite, mais bien bâtie et ornée de sa seule propreté. Le quaker était un vieillard frais qui n’avait jamais eu de maladie parce qu’il n’avait jamais connu les passions ni l’intempérance : je n’ai point vu en ma vie d’air plus noble ni plus engageant que le sien. Il était vêtu, comme tous ceux de sa religion, d’un habit sans plis dans les côtés, et sans boutons sur les poches ni sur les manches, et portait un grand chapeau à bords rabattus comme nos ecclésiastiques. Il me reçut avec son chapeau sur la tête, et s’avança vers moi sans faire la moindre inclination de corps ; mais il y avait plus de politesse dans l’air ouvert et humain de son visage qu’il n’y en a dans l’usage de tirer une jambe derrière l’autre, et de porter à la main ce qui est fait pour couvrir la tête. « Ami, me dit-il, je vois que tu es étranger ; si je puis t’être de quelque utilité, tu n’as qu’à parler. - Monsieur, lui dis-je, en me courbant le corps et en glissant un pied vers lui, selon notre coutume, je me flatte. que ma juste curiosité ne vous déplaira pas, et que vous voudrez bien me faire l’honneur de m’instruire de votre religion. - Les gens de ton pays, me répondit-il, font trop de compliments et de révérences ; mais je n’en ai encore vu aucun qui ait eu la même curiosité que toi. Entre, et dînons d’abord ensemble. » Je fis encore quelques mauvais compliments, parce qu’on ne se défait pas de ses habitudes tout d’un coup ; et, après un repas sain et frugal, qui commença et qui finit par une prière à Dieu, je me mis à interroger mon homme. Je débutai par la question que de bons catholiques ont faite plus d’une fois aux huguenots. « Mon cher monsieur, dis-je, êtes-vous baptisé ? — Non, me répondit le quaker, et mes confrères ne le sont point. - Comment, morbleu, repris-je, vous n’êtes donc pas chrétiens ? — Mon ami, repartit-il d’un ton doux, ne jure point, nous sommes chrétiens ; mais nous ne pensons pas que le christianisme consiste à jeter de l’eau sur la tête avec un peu de sel. — Eh ! bon Dieu ! repris-je, outré de cette impiété, vous avez donc oublié que Jésus-Christ fut baptisé par Jean ? — Ami, point de jurements encore un coup, dit le bénin quaker. Le Christ reçut le baptême de Jean, mais il ne baptisa jamais personne ; nous ne sommes pas les disciples de Jean, mais du Christ. — Ah ! comme vous seriez brûlés par la sainte Inquisition ! m’écriai-je Au nom de Dieu ! cher homme, que je vous baptise ! - S’il ne fallait que cela pour condescendre à ta faiblesse, nous le ferions volontiers, repartit-il gravement : nous ne condamnons personne pour user de la cérémonie du baptême, mais nous croyons que ceux qui professent une religion toute sainte et toute spirituelle doivent s’abstenir, autant qu’ils le peuvent, des cérémonies judaïques. - En voici bien d’une autre, m’écriai-je ; des cérémonies judaïques ! Oui, mon ami, continua-t-il, et si judaïques que plusieurs juifs encore aujourd’hui usent quelquefois du baptême de Jean. Consulte l’antiquité, elle t’apprendra que Jean ne fit que renouveler cette pratique, laquelle était en usage longtemps avant lui parmi les Hébreux, comme le pèlerinage de la Mecque l’était parmi les Ismaélites. Jésus voulut bien recevoir le baptême de Jean, de même qu’il était soumis à la circoncision ; mais et la circoncision et le lavement d’eau doivent être tous deux abolis par le baptême du Christ, ce baptême de l’esprit, cette ablution de l’âme qui sauve les hommes ; aussi le précurseur Jean disait : Je vous baptise à la vérité avec de l’eau, mais un autre viendra après moi, plus puissant que moi, et dont je ne suis pas digne de porter les sandales : celui-là vous baptisera avec le feu et le Saint-Esprit ; aussi le grand apôtre des Gentils, Paul, écrit aux Corinthiens : Le Christ ne m’a pas envoyé pour baptiser, mais pour prêcher l’Évangile ; aussi ce même Paul ne baptisa jamais avec de l’eau que deux personnes, encore fut-ce malgré lui ; il circoncit son disciple Timothée ; les autres apôtres circoncisaient aussi tous ceux qui voulaient l’être. Es-tu circoncis ? ajouta-t-il. » Je lui répondis que je n’avais pas cet honneur. « Eh bien ! dit-il, ami, tu es chrétien sans être circoncis, et moi sans être baptisé. ».
Voilà comme mon saint homme abusait assez spécieusement de trois ou quatre passages de la sainte Écriture, qui semblaient favoriser sa secte : il oubliait de la meilleure foi du monde une centaine de passages qui l’écrasaient. Je me gardai bien de lui rien contester ; il n’y a rien à gagner avec un enthousiaste : il ne faut pas s’aviser de dire à un homme les défauts de sa maîtresse, ni à un plaideur le faible de sa cause, ni des raisons à un illuminé ; ainsi je passai à d’autres questions.
« A l’égard de la communion, lui dis-je, comment en usez-vous ? - Nous n’en usons point, dit-il. — Quoi ! point de communion ? - Non, point d’autre que celle des coeurs. » Alors il me cita encore les Écritures. Il me fit un fort beau sermon contre la communion, et me parla d’un ton d’inspiré pour me prouver que les sacrements étaient tous d’invention humaine, et que le mot de sacrement ne se trouvait pas une seule fois dans l’Évangile. « Pardonne, dit-il, à mon ignorance, je ne t’ai pas apporté la centième partie des preuves de ma religion ; mais tu peux les voir dans l’Exposition de notre foi par Robert Barclay : c’est un des meilleurs livres qui soient jamais sortis de la main des hommes. Nos ennemis conviennent qu’il est très dangereux : cela prouve combien il est raisonnable. » Je lui promis de lire ce livre, et mon quaker me crut déjà converti.
Ensuite il me rendit raison en peu de mots de quelques singularités qui exposent cette secte au mépris des autres. « Avoue, dit-il, que tu as bien eu de la peine à t’empêcher de rire quand j’ai répondu à toutes tes civilités avec mon chapeau sur la tête et en te tutoyant ; cependant tu me parais trop instruit pour ignorer que du temps de Christ aucune nation ne tombait dans le ridicule de substituer le pluriel au singulier. On disait à César-Auguste : Je t’aime, je te prie, je te remercie ; il ne souffrait pas même qu’on l’appelât monsieur, dominus. Ce ne fut que longtemps après lui que les hommes s’avisèrent de se faire appeler vous au lieu de tu, comme s’ils étaient doubles, et d’usurper les titres impertinents de grandeur, d’éminence, de sainteté, de divinité même, que des vers de terre donnent à d’autres vers de terre, en les assurant qu’ils sont avec un profond respect, et avec une fausseté infâme, leurs très humbles et très obéissants serviteurs. C’est pour être plus sur nos gardes contre cet indigne commerce de mensonges et de flatteries que nous tutoyons également les rois et les charbonniers, que nous ne saluons personne, n’ayant pour les hommes que de la charité, et du respect que pour les lois.
Lettre I. Sur les quakers (extrait) - Voltaire
Annonce des axes
I. Portrait d'un original (représentatif de la secte)
1. Portrait physique
2. Comportement
3. Croyances
II. Renversement des valeurs
1. Justification par l'histoire et les textes sacrés d'un mode de relations entre les hommes
2. Défense des croyances et usages des quakers
III. Critique de la société française à laquelle appartient Voltaire
1. Critique des usages sociaux d'une société inégalitaire et de leur hypocrisie
2. Critique des croyances et pratiques religieuses infondées
Commentaire littéraire
I. Portrait d’un original (représentatif de la secte)
1. Portrait physique
Ce texte cherche à mettre en valeur la singularité d’un personnage
qui ne peut que donner à réfléchir à un voyageur
philosophe et à un lecteur attentif. Tout d’abord nous allons étudier
le portrait d’un des plus célèbres quakers d’Angleterre, comme
nous le dit Voltaire qui le présente comme un original exemplaire.
- Voltaire prépare donc le portrait du personnage en présentant le caractère éminent
du personnage qui appartient à une secte anglicane inconnue en France
et envers laquelle Voltaire n’a que du respect. D’ordinaire, l’extravagance et
la raison
s’opposent. Ici, nous verrons que l’extravagance est peut-être plus raisonnable qu’il n’y parait.
Les quakers constituent une secte pacifiste et philanthropique qui a été fondée
au milieu du 17
ème siècle. Leur nom signifie trembleur.
Voltaire commence tout naturellement par décrire l’apparence du personnage.
- Description soulignant les manques " sans…sans… ".
- " un vieillard frais " →
oxymore.
Première
marque du choix judicieux qu’a fait le quaker de sa
vie = condition physique étonnante pour son age = bonne santé ;
Ce vieillard est maître de lui " il n’avait jamais connu ".
Il tient du sage stoïcien, antique et de l’idéal chrétien respectant
la simplicité, de la frugalité de sa vie conforme au précepte évangélique
comme ceux des sagesses antiques alors qu’il est riche " 30 ans dans
le commerce ". Pas de superflu.
- " jamais…jamais… " parallélisme qui montre la maîtrise
de soi (du quaker). Le vieillard a renoncé par choix à plusieurs
tentations.
- " Sans plis …sans boutons " → absence d’ornement " chapeau " caractéristique
des ecclésiastiques.
- Voltaire a choisi une longue phrase pour décrire les vêtements,
elle montre le ridicule sans finir par l’absurde, il ne stigmatise pas.
2. Comportement
- " il me reçut " : comportement apparemment
impoli aussitôt démenti par l’expression du visage et par le mot
par lequel il s’adresse à Voltaire : " ami " interpellation
par laquelle il appelle Voltaire montre le caractère philanthropique des quakers.
- Le tutoiement surprenant semble être une marque de manque de respect entre les deux inconnus.
- Le recours au style direct : dialogue naturel → serviabilité du quakers.
- Le comportement du quaker→ opposé à celui de Voltaire dont la
révérence
est présentée du point de vue du quaker grâce à la
périphrase " me courbant … " ; " l’usage
de tirer… " et rendre un regard étranger au lecteur sur ses
salutations. La périphrase sert à Voltaire → prise de conscience
du lecteur à porter sur les marques de politesse un regard étranger,
celui du quaker → suspendre son jugement et s’interroger sur ses propres
usages au lieu de condamner le quaker pour impolitesse.
3. Croyances
- Pas de baptême, le baptême est décrit par une
périphrase " jeter de l’eau… " fait perdre tous sens aux sacrements
du baptême et enlève toute gravité au fait de ne pas être
baptisé : pas hérétique : acte de foi " nous
tâchons d’être de bon chrétien " profession de foi " nous
sommes chrétien ".
→ opposé à l’orgueil des gens qui se prétendent chrétien.
- " nous " le quaker parle au nom de la secte → humilité chrétienne.
- Prière avant et après le repas. Il fait allusion aux texte sacrés " du
temps du christ ".
- La frugalité de la vie du quaker = vœu de pauvreté de l’évangile " borne à sa
fortune et à ses désirs ".
Transition - conclusion :
La rencontre de Voltaire et du quaker est vivante. Le quaker apparaît comme
quelqu’un d’accueillant et de généreux, plus soucieux du bien des autres
que du résultat de ce qu’il fait. Il est pragmatique et explique
très posément ses façons de faire et ses croyances. Il offre
un exemple, par son apparence, comportement, tout à fait séduisant de la secte
en dépit du premier abord.
II. Renversement des valeurs
Transition :
Si la première partie du texte est faite pour intriguer, la seconde partie
est faite pour amener le lecteur déjà un peu ébranlé à changer
de point de vue sur l’original. Dans cette seconde partie, les valeurs
et opinions couramment admises par le lecteur sont renversées par Voltaire. Il
met le quaker sur un piédestal, il donne autant d’importance aux paroles
du quaker qu’aux siennes.
1. Justification par l’histoire et les textes sacrés d’un mode de relations entre les hommes
- Le quaker justifie par les textes sacrés et l’histoire un autre mode
de relations entre les hommes " ensuite il me rendit " → être raisonnable.
- " on disait à César… au lieu de tu "
- Recours à la flatterie du lecteur " tu me parait trop
instruit ".
- " César Auguste ne souffrais pas même " recours à deux personnages → argument d’autorité
- Substitution du singulier au pluriel → écartement de la France
pour les grands textes " aucunes nations ".
- " usurper les titres impertinents " → choquant
pour les évêques de se faire appeler ainsi, le Christ avait choisi
la simplicité.
- La
métaphore des vers de terre, prétention des hommes qui
s’attacheraient à des
formes de politesse → 2 origines :
• L’homme vient de la terre
• Le ver de terre rampe et les courtisans aussi devant les autres nobles
- Voltaire réussit son
antithèse en répétant " vers de terre " pour désigner des personnes auxquelles on accorde " Majesté,
Sainteté ". Le mot Sainteté est réservé au Pape.
- Voltaire établit vigoureusement par cette condamnation des usages des
quakers
le comportement arbitraire, voir scandaleux, des grandeurs des établissements.
- Ce texte montre au public que les marques de respect qu’exigent les gens qui dédient un pouvoir religieux ne sont pas justifiées, seules les fonctions morales le sont.
2. Défense des croyances et usages des quakers
- Le
chiasme de la fin " n’ayant pour les
hommes que de la charité, et du respect que pour les lois." le quaker dit également " nous
tutoyons également les rois et les charbonniers, que nous ne saluons personne " → abolition des classes, ordres.
- Le chiasme met en valeur la leçon que donne l’évangile :
les hommes doivent avoir la fraternité, le respect, l’aide. Le respect
ne peut pas être attaché à une fonction. Les hommes sont
seulement dépositaires des fonctions.
- Le quaker s’oppose au fonctionnement de la société française et anglaise, les quakers ont été persécutés et obligés à s’exiler aux Etats-Unis.
Le fait qu’il ait fait 30 ans de commerce montre sa sagesse et son expérience.
- Le quaker ne cherche pas à prolétariser Voltaire mais à lui attirer le respect.
- Paroles d’une grande simplicité et fermeté. Pas d’éloquence oratoire.
Le quaker permet la remise en question des usages et croyances de la société française.
III. Critique de la société française à laquelle appartient Voltaire
Transition :
Ce texte qui procède par comparaison n’est pas destiné à faire
l’éloge d’une secte inconnue en France mais à faire une sévère
critique des usages de la société française.
1. Critique des usages sociaux d’une société inégalitaire et de leur hypocrisie
- Refus d’enlever son chapeau
- Le tutoiement
- Le refus de la révérence : autant de refus des conventions
sociales qui sont choquants mais néanmoins assortis de commentaires laudatifs
(= encenseurs) de Voltaire car ils s’accompagnent d’une attention de l’étranger remarquable : " plus
de politesse ", " ami ", " dînons
d’abord ensemble ".
Toutes les paroles du quaker sont accompagnées de geste de noblesse et
de simplicité en opposition avec les usages de la société française.
- Voltaire se moque de lui-même avec les périphrases : dernière → hypocrisie des relations sociales → dénonciation
de l’hypocrisie de la plupart des gestes et paroles de la société.
Voltaire dénonce les hiérarchies sociales infondées et injustes.
- Le quaker sait qu’il choque et qu’il peut avoir l’air ridicule mais il reste
en accord avec ses convictions. Personne sûr de lui ayant mûrement
réfléchi ses paroles et comportements → être sociable et libre.
2. Critique des croyances et pratiques religieuses infondées
Transition :
Même si les croyances sont moins importantes dans ce texte, elles sont
très importantes pour Voltaire dans les
Lettres anglaises.
On y trouve l’idéal déiste de Voltaire. Celui-ci est anticlérical,
il ne croit pas à la Providence. Le quaker défend une religion " naturelle " où il
s’adresse directement à Dieu, il connaît bien les textes sacrés,
il prie avant et après le repas. Il donne une image de piété intelligente,
altruiste… La piété évoquée dans le texte relève
de la simplicité de l’évangile.
Voltaire préfigure les paroles d’un sage de son livre :
Candide.
Seule la sincérité compte pour Voltaire.
Transition - conclusion :
Voltaire nous présente une religion faite d’intériorité qui donne au croyant le sentiment de sa dignité humaine et sa responsabilité → être libre.
Conclusion
La Lettre sur les quakers, extraite des
Lettres anglaises, attrayant par son sujet (anecdote, portrait
d’un original), ton naturel de la lettre, mais qui donne à réfléchir
par une structure adroite qui ébranle les idées reçues du
lecteur. Loin d’être anecdotique, ce texte remet en question les usages
et croyances de la société française et anglaise car
Voltaire fait partager sa surprise puis sa réflexion critique et son admiration
pour le quaker.
Genre épistolaire, regard étranger sont deux procédés
que Voltaire a repris plusieurs fois dans ses textes, ceux la même
qu’il avait repris à un certain
Montesquieu (
Lettres Persanes).