Plan de la fiche sur l'incipit de
Souvenirs pieux de Marguerite Yourcenar :
Introduction
Le récit autobiographique
Souvenirs pieux est paru
en 1974, Marguerite Yourcenar revient sur ses propres traces et reconstitue
l’itinéraire de sa vie. Adoptant ainsi, le point de vue d'un historien
pour mieux analyser le « je narré », elle aborde le problème
de la fiction pour combler les trous de mémoire. Plus que d’une
autobiographie, il s’agit alors de la reconstruction historique de son
propre roman familial, des « histoires » de sa famille maternelle.
Lecture du texte
Annonce des axes
I. L’acte de naissance : identification d’un être
1. L’état civil
2. Le tissu familial et historique indéchiffrable
II. L’écriture autobiographique : les invariants
1. La mise à distance du moi narré
2. La mémoire
III. Les problèmes posés par l’écriture autobiographique
1. Sincérité de la démarche à défaut de vérité objective
2. Paradoxe entre la démarche de l’archiviste et la subjectivité de l’autobiographe
Commentaire littéraire
I. L’acte de naissance : identification d’un être
1. L’état civil
- Absence de modalisation : Je = auteur = Yourcenar = narrateur = SUJET
- Visée informative, données administratives, précision dans sa naissance.
2. Le tissu familial et historique indéchiffrable
- Sentiment de déception : « un père » ; « une mère »…
- La mise à distance du moi : périphrase pour se désigner ; formule neutre (démonstratif : ce).
II. L’écriture autobiographique : les invariants
1. La mise à distance du moi narré
- Dissociation entre le moi enfant-je narré et le moi narratrice-je narrant
- Raconté : imparfait, passé simple ; écriture : présent
d'énonciation. => Sentiment d’irréalité
2. La mémoire
- Un souci de vérité, elle n’est pas sûre d’elle
III. Les problèmes posés par l’écriture autobiographique
1. Sincérité de la démarche à défaut
de vérité objective
- Le problème des sources : les sources sont fragmentaires.
- Destruction des faits, énoncé dans le deuxième paragraphe.
2. Paradoxe entre la démarche de l’archiviste et la subjectivité de l’autobiographe
- Subjectif car appui sur sa mémoire.
- Difficulté d'identification de l'être.
Conclusion
Un texte paradoxal qui montre surtout l’impossibilité de
parler de soi et de remplir la première exigence du pacte autobiographique « dire
la vérité » sur son intimité (problèmes de
sources) ; c’est-à-dire que l’autobiographie doit être
une reconstitution du passé et non pas une retranscription pure et simple,
contrairement à Rousseau (cf. intus et in cute). Marguerite Yourcenar
ne nous dit pas qu’elle dira la vérité sur son compte et
sa famille et refuse de se fabriquer des souvenirs en accord avec ce qu’elle pense d’elle.
Mais alors, pourquoi écrire une autobiographie ?