Relation très sèche, purement objective, le
narrateur se contente de citer les faits sans indignation, ce qui
est plus efficace.
Les soldats n'ont pas de réalité individuelle
(soldats de plomb) => emploi de chiffres peu précis "quelques milliers", "environ
9 à 10 000".
Très peu de prix est attaché à la vie
humaine (chiffres doublés par rapport à la bataille de l'époque).
Sujet : armes hommes = chair à canon
D) La critique de Leibniz
"ôta du meilleur des mondes environ 9 à 10 000
coquins qui en infectaient la surface"
Si "tout va bien dans le meilleur des mondes", les morts ne
peuvent être que des "coquins"
"raison suffisante"
E) Une formule fulgurante
"boucherie héroïque" = oxymore
=> Opinion de Voltaire sur la guerre = massacre sanglant
et inutile qui démystifie la notion d'héroïsme
II Une peinture pathétique des massacres
A) Un bref trait de satire
(l.14 a 16) "Te deum" => action de grâce pour remercier Dieu
Les 2 rois le font chacun dans leur camp => chacun se croit
victorieux - chauvinisme des rois
Satire, critique : collusion (réunion d'intérêt
- péjoratif en gen.) des chefs d'armées et de église qui
bénit les massacres.
Dieu associé à de telles atrocités =
idée
scandaleuse
Dieu n'intervient pas dans les guerres des hommes pour Voltaire
Alors que chaque roi imagine avoir Dieu dans son camp.
B) Changement de ton
Il cesse d'être ironique à partir de "Il passa
par-dessus des tas de morts et de mourants"
Tableau des victimes civiles.
Quand la réalité est trop insoutenable, l'ironie
devient déplacée.
C'est une peinture d'une horreur morale et physique.
Lexique qui connote une extrême violence : vieillards
criblés de coups, femmes égorgées, "mamelles sanglantes" (lait
= vie/ sanglantes = mort).
Usage de la litote (expression atténuée de la
réalité : dire moins pour exprimer plus) "besoins naturels de
quelques héros" = viol
L'horreur s'accroît du fait que les victimes ne sont
pas des combattants mais des êtres faibles.
Voltaire reste sobre : les faits sont présentés sans
qu'il s'implique, pour laisser au lecteur la liberté de se faire sa
propre opinion.
C) Une attaque contre le prétendu "droit public"
(l.18 a 20) "un village (...) brûle (...) selon les lois du droit public".
Grotius et Pufendorf justifiaient le massacre de l'ennemi.
III Le départ de Candide
A) Un bref rappel de l'horreur
"membres palpitants", "ruines"
Candide est dans un village bulgare brûlé par les Abares
: les atrocités sont commises par les deux camps.
"héros" => connotation sinistre
Voltaire se livre à une démystification de l'héroïsme
guerrier.
B) L'éloignement de Candide
"avec ses petites provisions dans son bissac"
Coté dérisoire => tout seul, s'éloignant,
tout "petit" à l'horizon
"petit" s'applique à lui et aux provisions
côté attendrissant => il reste fidèle à ses pensées et à Cunégonde
Conclusion
Dans cet extrait de Candide, Voltaire critique l'horreur de la guerre et l'optimisme de Leibniz.
Guerres condamnées : guerres de conquêtes
Cette condamnation s'inscrit dans le combat des philosophes pour construire une
société plus humaine et plus civilisée.
L'art du conteur présente comme un spectacle plaisant une réalité qui
ne l'est pas.
=> ironie
Celle-ci s'efface face à un spectacle trop horrible, mais le ton reste
très sobre.
Merci à Romain qui m'a envoyé cette fiche...