Plan de la fiche sur
la scène 3 de l'Acte II - Dom Juan de Molière :
Annexe : Biographie de Molière
Problématique
Nous verrons comment à travers chacun des mouvements afflue le registre pathétique voire tragique sous l’aspect essentiellement comique de cette scène de Dom Juan, de Molière.
Duel comique, une rivalité amoureuse ?
- Réplique 1 : Intervention de Pierrot physique et
brutale qui se place en position de rival. Cependant il emploie des marques de
politesse envers Dom Juan (cf. récurrence de pronoms vous). Pierrot se place
supérieur à Dom Juan aussi bien physiquement que par le discours.
- Réplique 2 : Dom Juan repousse brutalement Pierrot et il l’annule en faisant comme s’il ne l’écoutait pas. L’urgence physique existe bien chez Dom Juan.
- Réplique 3 : Le patois revient dans la bouche
de Pierrot (effet comique qui atténue la violence et souligne la différence
sociale = lutte sociale). Charlotte intervient en tant qu’enjeu.
- Réplique 4 : Pierrot agace Dom Juan car il l’empêche
de séduire Charlotte. Dom Juan frappe de plus en plus et parle de moins en moins.
- Réplique 5 : Pierrot se défend uniquement par la parole.
- Réplique 6 : Charlotte demande à Pierrot de se soumettre tout comme elle l’a fait.
- Réplique 7 : Pierrot est très impressionné.
- Réplique 8 : Dom Juan crie « Ah ! » : On peut
le considérer comme étant méprisant ou de satisfaction (importance de la mise
en scène).
- Réplique 9 : Pierrot essaie d’organiser son discours ; il se place sur le terrain de la légitimité sociale et non en amoureux.
- Réplique 10 : Dom Juan est laconique.
- Réplique 11 : Augmentation de la violence physique
(soufflets). Dom Juan refuse de se mettre sur le même plan que Pierrot.
Scène de ménage entre Pierrot et Charlotte
Dom Juan rejoint Sganarelle dans le rôle de spectateur ; il est éloigné par
le pronom indéfini « on ». Pierrot est infantilisé. Charlotte développe
son rêve : devenir Madame mais Pierrot refuse : ils tombent tous les deux
dans le piège de Dom Juan. Pour Charlotte, Pierrot bascule de l’état de fiancé à celui
de simple paysan.
Un combat de coq entre Dom Juan et Pierrot (un ballet de menace et d’esquive)
- Une leçon sociale.
• Paysan et valets sont remis à leur place. Sganarelle joue à l’intermédiaire.
• Il y a peu de dialogue et Dom Juan vouvoie Pierrot pour prendre plus de distance. Contrairement à Dom Juan, Pierrot affronte son adversaire sans se battre physiquement.
•
Dom Juan a le dernier mot, c'est la loi du plus fort.
- Un comique
• De mot : Patois, jurons et décalage des actions de Pierrot avec ses mots.
• De geste : gags (Sganarelle reçoit le soufflet destiné à Pierrot).
• De situation : Charlotte est un pivot muet autour duquel se battent les
deux personnages.
• De caractère : Dom Juan devient acteur de la farce.
- Dom Juan : quel portrait ?
• Un portrait libertin.
- Supériorité de sa caste.
- Irréligiosité
- Séducteur professionnel.
• Un portrait cruel. Il cherche à donner une gifle à celui qui lui a sauvé la vie.
• Un portrait blessé : il ne supporte pas que l’on touche à son image (vulnérabilité).
Cette scène est très violente. Elle est donc dans le fond très peu comique,
mais le traitement théâtrale la rend comique (caricatures des personnages). L’enjeu réel reste
la séduction de Charlotte par de fausses promesses.
Certains aspects de la scène (vie en société, opposition des sexes, des classes et des langages sous des dehors comiques) dépendent de la mise en scène.
Plan pour un commentaire composé
-
1
• Un paysan en colère (graduée, généralisée et réfutation du droit du seigneur).
• Le mépris du seigneur (physique puis il se tait).
• La violence tragicomique (soufflets), atténuée par le comique et soumission du paysan.
-
2
• La naïveté comique de Charlotte (fantasme et vocabulaire concret).
• Rejet pathétique de Pierrot (Charlotte = objet de possession et rejeté car il devient menaçant).
• Regard ironique de Dom Juan et Sganarelle (jugement ironique ou celui d’un spectateur).