Le narrateur est alors un personnage de l’histoire. Le narrateur est
généralement un personnage principal du roman, mais peut également
(plus rarement) n’être qu’un personnage secondaire.
Ce mode narratif implique généralement une bonne connaissance
des émotions et des pensées du narrateur, et permet un rapprochement
du narrateur, représenté par le « je », et le lecteur
qui peut facilement s’y identifier.
Exemple : L’étranger, d’Albert Camus
- Récit à la troisième personne.
La narration peut également se faire à la troisième personne. Le narrateur ne fait alors pas partie de l’histoire, mais ne fait que la raconter. Il peut parfois intervenir pour donner ses sentiments ou juger les personnages par exemple.
Le point de vue narratif :
Dans un récit à la troisième personne, on peut déterminer
quelle est la focalisation (= point de vue) du narrateur.
- Le point de vue externe
Le narrateur est un observateur extérieur. Il ne décrit que
ce qui peut se voir, la narration ne prend donc en compte uniquement ce qui
est perceptible de l'extérieur.
Ce procédé permet de tenir le lecteur en attente. En focalisation
externe, le lecteur n'a pas directement accès à la subjectivité (pensées,
sentiments, émotions) d'un narrateur ou d'un personnage. La littérature
du XXème siècle a largement exploité cette technique narrative.
Exemple : Des souris et des hommes, roman de John Steinbeck, utilise uniquement
la focalisation externe.
Il est à noter que les récits entièrement en focalisation
externe sont rares.
- Le point de vue interne
La narration se fait à travers les perceptions d’un personnage
prenant part à l’histoire du roman. On a donc la connaissance
de ses sentiments, de ses émotions…
Exemple : début de L'Education Sentimentale de Gustave Flaubert (1869) qui présente une description menée à la
3ème personne à travers le regard de son héros, Frédéric, donc en focalisation
interne : « A travers le brouillard, il contemplait des clochers, des édifices dont il ne savait pas les noms ; puis il embrassa, dans un dernier coup d’œil,
l’île Saint Louis… »
- Le point de vue omniscient (aussi appelé focalisation zéro)
Le narrateur connaît tout de la réalité décrite, de l'histoire qu'il raconte, des pensées des personnages, de leur passé ou de leur avenir. La perception n'est plus limitée à un point de vue particulier d’un personnage, d’où le terme de focalisation zéro.
Exemple : Une Vie, de Guy de Maupassant
« Le baron Simon-Jacques Le Perthuis des Vauds était un gentilhomme de
l'autre siècle, maniaque et bon. Disciple enthousiaste de J.-J. Rousseau,
il avait des tendresses d'amant pour la nature, les champs, les bois, les bêtes. […] Sa grande force et sa grande faiblesse, c'était la bonté, une bonté qui n'avait pas assez de bras pour caresser, pour donner, pour étreindre, une bonté de créateur, éparse, sans résistance, comme l'engourdissement d'un nerf de la volonté, une lacune dans l'énergie, presque un vice. Homme de théorie, il méditait tout un plan d'éducation pour sa fille, voulant la faire heureuse, bonne, droite et tendre. Elle [Jeanne] était demeurée jusqu'à douze ans dans la maison, puis, malgré les pleurs de la mère, elle fut mise au Sacré-Cœur. » |