2. La chronologie
- Elle est à peu près respectée puisque la succession des événements suit la progression des paragraphes : "je prendrai […] à deux heures"
-> "j'ai pris […] à deux heures."
- Les temps : présent d'énonciation ("je ne sais pas") qui s'allie avec le futur et l'imparfait. On trouve plus bizarrement du passé composé dont nous verrons la valeur plus loin.
3. Absence de description des lieux
- Une remarque spatiale ("Marengo") mais elle est faussée par
l'intervention du narrateur. A cause de la technique du journal, ce ne
peut être le personnage qui se précise à lui-même où se trouve l'asile.
- On ne sait rien du restaurant, de chez Emmanuel, du paysage lors du
voyage en bus.
-> Donc, un personnage enfermé en lui-même dont seul compte ce qu'il
ressent.
II. Le personnage
1. Absence de description
- Pas de nom. On apprendra plus tard qu'il se nomme Meursault. La
sémantique de ce nom peut nous renseigner quant à la suite du roman. En effet, "Meur" rappelle la mer et le meurtre et "sault" le soleil.
- Pas de description physique due à la technique du journal. Le lecteur peut ainsi s'identifier au personnage.
- Seules les sensations donnent plus de précisions : tactile "très chaud", olfactive "odeur d'essence", visuelle "réverbération".
-> Il réagit en fonction des sensations. A première vue, on pourrait conclure que c'est un homme simple.
2. Ses relations avec les autres
Elles sont marquées par l'indifférence et le manque de communication.
- Indifférence par rapport à sa mère : absence d'émotion car il s'attache
à l'analyse du télégramme et conclut de manière ambiguë "Cela ne veut rien dire.". Le
deuil le dérange même : "affaire classée".
- Avec son patron : relation tendue "pas l'air content".
- Au restaurant : neutralité : "comme d'habitude".
- Avec le militaire : à l'attitude ouverte du soldat, le personnage
oppose un mutisme marqué : "pour n'avoir pas à parler".
-> Un personnage qui centre tout sur lui : absence d'émotions, de communication.
III. Explication de cette attitude
1. Les marques temporelles
- Elles font apparaître l'absurdité de son comportement car elles sont
très nombreuses, on a l'impression qu'il nous livre son programme mais
il y a un manque d'enchaînement logique qui est renforcé par
l'utilisation du passé composé. Le personnage a une vision floue du
monde.
2. Un style simple
- C'est un enfant : lexique + banalité du style avec verbe introducteur
du D.D toujours le même "dit" + phrases courtes qui montrent une pensée peu élaborée.
3. Un étranger
- On note une volonté de respecter les codes sociaux avec modalisateur : "il a fallu" + soucis du respect des usages : "je pourrai veiller", "cravate noire", "brassard".
- Mais il reste tout de même étranger aux sentiments qui accompagnent ces codes
sociaux car il n'essaye pas de paraître triste.