AUBE

Arthur Rimbaud






    Arthur Rimbaud est en même temps l’auteur et le narrateur.

Temps :

On remarque trois verbes à l'imparfait dont deux sont négatifs et l'autre est positif, c'est un verbe d'état suivi d'un adjectif qui marque lui aussi la même idée d’immobilité. On retrouve « j'ai marchais » (vers 3) qui est au passé composé et va permettre la transition avec le passé composé. C'est un mouvement provoqué par le fait qu'il marche donc par le pouvoir qu'il semble acquérir.
Par contre cinq verbes sont au passé simple, ils marquent la rapidité de l'action.
Le passé composé sert encore à la transition « je l'ai dénoncée » (vers 10).
« elle fuyait » (vers 10), « je la chassais » (vers 11) sont à l'imparfait pour prolonger le mouvement de la durée de la poursuite.
« je l'ai entourée » (vers 12), « j'ai senti » (vers 13) sont au passé composé et sont toujours employés avec le sujet « je ». Après vient près l'imparfait, marquant la fin de l'action.
« tombèrent » (vers 13) : brutalité de ce passé composé qui va avec la signification de la chute.
« il était » (vers 15) verbe à l'imparfait, c'est un verbe d'état qui correspond au constat final.

Au niveau chronologique « l'Aube » représente le début, le commencement, le moment de la journée donc le sens temporel et dans un sens plus large le début de la vie « Aube » vient du mot latin « Alba » qui signifie blanche rappelant l'innocence, la pureté et l'enfance.
Le vers 1 est un octosyllabe même dans de la poésie en prose, lorsqu’un vers est emprisonné dans un texte en prose, on l'appelle un vers blanc.
Embrassé: - prendre dans ses bras (premier sens)
                - donner un baiser (deuxième sens)
On constate qu'à partir du vers 1 jusqu'au vers 8, il y a un éveil de la nature, sa transformation sous les pas de l'enfant.
Puis transition logique avec « alors » (vers 9) la suite va être une poursuite, presque une rivalité entre les deux personnages : l'aube et l'enfant.
A la fin, le dernier octosyllabe rappelle le premier vers.
Les vers et les rimes sont de la poésie traditionnelle.
Les sonorités, les rythmes, le vocabulaire choisi, la musicalité sont des figures de style qui permettent beaucoup de subjectivité. Tout ceci fait que c'est poétique.
A partir du 19ème siècle, les poètes veulent sortir de ce carcan et utilise la prose qui leur permet plus de liberté.
Dans les trois premières phrases à travers « encore », « ombre », et « morte » marquent l'inertie et l'absence de lumière.

Mouvement symbolisé par les « ailes » (vers 4), cela s'appelle une métonymie.
Exemple : les ailes représentant les oiseaux.
                les haleines montre la respiration des animaux, la vie renaît.
Personnification : « les pierreries » apportent l'éclat dans ce paysage d'ombre.
Oxymore : figure de style : « blêmes éclat ».
Vers 7 « blond » : on distingue blond à travers les sapins.
Vers 7 et 8 « cime argentée » représente la brillance, c'est le soleil qui arrive, c'est le levé du jour.
Vers 7 « qui s'échevela » est une personnification à travers la chevelure.
Allégorie : représenter une idée abstraite par quelque chose de concret, par exemple l'homme est représenté par une déesse.
La fuite de l'aube représente la poursuite jusqu'à la fusion complète de l'aube et l'enfant dans le sommeil et l'immobilité.
« le réveil » montre l'aveuglement par la lumière éclatante qui met fin au rêve.
Toutes les personnifications de la nature font de cet univers un monde merveilleux et féerique. Les pouvoirs de l'enfant le rendant capable de dialoguer avec une fleur, ce dialogue se poursuit avec « wasserfall » (vers7).
Personnages merveilleux, feux follets.
Puis on revient à la ville.
Marbre, pierres précieuses, féerique, irréaliste.
Campagne, ville: capable de tout voir, avoir un don d'ubiquité.
L'ensemble du texte reste quand même assez ambigu.
Est-ce un rêve éveillé ou est-ce que c'est un véritable rêve dont il se souvient ?
La chute finale ne nous permet pas de savoir si c'est l'enlacement, l'étreinte, qui se prolonge ou si c'est l'arrêt brutal de cette étreinte. Toute la magie de l'enfant et même toute la poésie ont disparu au réveil. Tous les regrets de la poésie onirique.





Conclusion

    Sachant qu'il a beaucoup marché, fugué et des autres comme ça il a du en vivre pas mal, il s'agit donc peut-être d'une expérience vécue. C'est une expérience exceptionnelle dans sa manière de présenter quelque chose d'immatériel.
    Illumination : colorée, décors et pour le sens abstrait avoir des illuminations, avoir des visions. Il a un rapport sensuel avec la déesse, donc avec le temps.
    Grâce à ce poème en prose, Rimbaud marque toute sa liberté dans le langage, la forme, l'expression qui lui permettent de suivre les ondulations de son esprit pour suivre les mouvements lyriques de son âme sans aucune contrainte.
    Il nous raconte presque une expérience mystique c'est-à-dire entre la dimension humaine et la dimension divine.


  Autre commentaire du poème Aube  

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Merci à Julie pour cette analyse sur Aube de Rimbaud