Le Barbier de Séville

Beaumarchais

Acte IV, scène 8





Plan de la fiche sur Le Barbier de Séville - Acte IV, scène 8 de Beaumarchais :
Introduction
Texte de l'Acte IV, scène 8
Annonce des axes
Commentaire littéraire
Conclusion


Introduction

Le Barbier de Séville ou la Précaution inutile est une comédie en quatre actes de Beaumarchais, représentée pour la première fois le 23 février 1775. C'est le premier volet d'une trilogie intitulée Le roman de la famille Almaviva.
Le deuxième volet, Le Mariage de Figaro, est écrit en 1778 et mis à la scène en 1784 seulement. Le troisième, L'Autre Tartuffe ou La Mère coupable, est achevé et joué en 1792.

Cette scène 8 est la dernière scène de la pièce. On peut la considérer comme son dénouement. Elle rassemble tous les personnages déjà connus du spectateur, auxquels viennent s’ajouter un alcade et des alguazils. La scène commence par l’arrivée de Bartholo stupéfait devant ce qu’il voit au point de devenir furieux. Il apprend le mariage du Comte et de Rosine : il voudrait bien les en empêcher. Finalement, il reconnaît avoir été victime d’un complot avant que Figaro ne conclue la pièce.


Texte de l'Acte IV, scène 8

Scène VIII et dernière
BARTHOLO, UN ALCADE, DES ALGUAZILS, DES VALETS avec des flambeaux, et LES ACTEURS PRÉCÉDENTS

BARTHOLO voit le comte baiser la main de Rosine, et Figaro qui embrasse grotesquement don Bazile ; il crie en prenant le notaire à la gorge. Rosine avec ces fripons ! Arrêtez tout le monde. J’en tiens un au collet.
LE NOTAIRE. C’est Votre notaire.
BAZILE. C’est Votre notaire. Vous moquez-Vous ?
BARTHOLO. Ah ! don Bazile, et comment êtes-Vous ici ?
BAZILE. Mais plutôt Vous, comment n’y êtes-Vous pas ?
L’ALCADE, montrant Figaro. Un moment ! je connais celui-ci.
Que viens-tu faire en cette maison, à des heures indues ?
FIGARO. Heure indue ? Monsieur voit bien qu’il est aussi près du matin que du soir. D’ailleurs, je suis de la compagnie de Son Excellence monseigneur le comte Almaviva.
BARTHOLO. Almaviva !
L’ALCADE. Ce ne sont donc pas des Voleurs ?
BARTHOLO. Laissons cela. — Partout ailleurs, monsieur le comte, je suis le serviteur de Votre Excellence ; mais vous sentez que la supériorité du rang est ici sans force. Ayez, s’il vous plaît, la bonté de vous retirer.
LE COMTE. Oui, le rang doit être ici sans force ; mais ce qui en a beaucoup est la préférence que Mademoiselle vient de m’accorder sur vous en se donnant à moi volontairement.
BARTHOLO. Que dit-il, Rosine ?
ROSINE. il dit vrai. D’où naît votre étonnement ? Ne devais-je pas, cette nuit même, être vengée d’un trompeur ? Je le suis.
BAZILE. Quand je vous disais que c’était le comte lui-même, docteur ?
BARTHOLO. Que m’importe à moi ? Plaisant mariage ! Où sont les témoins ?
LE NOTAIRE. il n’y manque rien. Je suis assisté de ces deux messieurs.
BARTHOLO. Comment, Bazile ! vous avez signé ?
BAZILE. Que voulez-vous ? ce diable d’homme a toujours ses poches pleines d’arguments irrésistibles.
BARTHOLO. Je me moque de ses arguments. J’userai de mon autorité.
LE COMTE. Vous l’avez perdue en en abusant.
BARTHOLO. La demoiselle est mineure.
FIGARO. Elle vient de s’émanciper.
BARTHOLO. Qui te parle à toi, maître fripon ?
LE COMTE. Mademoiselle est noble et belle ; je suis homme de qualité, jeune et riche ; elle est ma femme : à ce titre, qui nous honore également, prétend-on me la disputer ?
BARTHOLO. Jamais on ne l’ôtera de mes mains.
LE COMTE. Elle n’est plus en votre pouvoir. Je la mets sous l’autorité des lois ; et Monsieur, que vous avez amené vous même, la protégera contre la violence que vous voulez lui faire. Les vrais magistrats sont les soutiens de tous ceux qu’on opprime.
L’ALCADE. Certainement. Et cette inutile résistance au plus honorable mariage indique assez sa frayeur sur la mauvaise administration des biens de sa pupille, dont il faudra qu’il rende compte.
LE COMTE. Ah ! qu’il consente à tout, et je ne lui demande rien.
FIGARO… que la quittance de mes cent écus ; ne perdons pas la tête.
BARTHOLO, irrité. ils étaient tous contre moi ; je me suis fourré la tête dans un guêpier.
BAZILE. Quel guêpier ? Ne pouvant avoir la femme, calculez, docteur, que l’argent vous reste ; eh oui, vous reste !
BARTHOLO. Ah ! laissez-moi donc en repos, Bazile ! Vous ne songez qu’à l’argent. Je me soucie bien de l’argent, moi ! A la bonne heure, je le garde ; mais croyez-vous que ce soit le motif qui me détermine ?
Il signe.
FIGARO, riant. Ah, ah, ah, Monseigneur ! ils sont de la même famille.
LE NOTAIRE. Mais, Messieurs, je n’y comprends plus rien. Est-ce qu’elles ne sont pas deux demoiselles qui portent le même nom ?
FIGARO. Non, Monsieur, elles ne sont qu’une.
BARTHOLO, se désolant. Et moi qui leur ai enlevé l’échelle, pour que le mariage fût plus sûr ! Ah ! je me suis perdu faute de soins.
FIGARO. Faute de sens. Mais soyons vrais, docteur : quand la jeunesse et l’amour sont d’accord pour tromper un vieillard, tout ce qu’il fait pour l’empêcher peut bien s’appeler à bon droit La Précaution inutile.


Beaumarchais - Le Barbier de Séville - Acte IV, scène 8



Annonce des axes


Commentaire littéraire

I. Caractérisation ultime des personnages

1. Bartholo

Champ lexical de l’autorité.

2. Bazile

Opportuniste "argument irrésistible".

3. Le Comte

Il n’est pas déguisé.


II. Une scène où les masques tombent

1. Mariage

Le Comte avec Rosine.

2. Bartholo se rend compte qu’il a été dupé


III. Un dénouement de comédie

1. Figaro reprend ses droits

2. Figaro a le dernier mot de la pièce "Précaution inutile" (sous-titre du Barbier de Séville)




Conclusion

Le spectateur ne peut que se réjouir du dénouement de cette comédie. En laissant le dernier mot à un personnage certes essentiel de l’intrigue mais de rang inférieur, Beaumarchais suggère que dans la société du 18ème siècle, il faudra compter avec les gens du peuple.

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Merci à celui ou celle qui a réalisé cette analyse de l'Acte IV, scène 8 du Barbier de Séville de Beaumarchais