Les fausses dévotes

Jean de la Bruyère (1645-1696) - Les Caractères - Des Femmes






Plan de la fiche sur Les fausses dévotes de La Bruyère :
Introduction
Texte étudié
Annonce des axes
Commentaire littéraire
Conclusion


Introduction

    La Bruyère, Les Caractères

- Les dévotes sont des femmes d’un certain âge qui, n’ayant plus leur beauté et leur vivacité d’antan, s’attachent avec ferveur à la religion pour briller à nouveau.
- Influence de Mme de Maintenon sur la Cour -> la dévotion est de mise.
- On nous présente sous forme de portrait un des vices du siècle, largement condamné par les auteurs de l’époque : la fausse dévotion.
- Dévotion     = passion pour Dieu (amour extrême pour Dieu, et ces femmes en sont esclaves).
                      = mode qu’il faut suivre
                      = « faiblesse » qui arrive à un certain âge.

Jean de la La Bruyère
Jean de La Bruyère




Texte étudié

Les Caractères, La Bruyère (1688-1696)
« Des Femmes »


La dévotion vient à quelques-uns, et surtout aux femmes, comme une passion, ou comme le faible d'un certain âge, ou comme une mode qu'il faut suivre. Elles comptaient autrefois une semaine par les jours de jeu, de spectacle, de concert, de mascarade, ou d'un joli sermon : elles allaient le lundi perdre leur argent chez Ismène, le mardi leur temps chez Climène, et le mercredi leur réputation chez Célimène ; elles savaient dès la veille toute la joie qu'elles devaient avoir le jour d'après et le lendemain ; elles jouissaient tout à la fois du plaisir présent et de celui qui ne leur pouvait manquer ; elles auraient souhaité de les pouvoir rassembler tous en un seul jour : c'était alors leur unique inquiétude et tout le sujet de leurs distractions ; et si elles se trouvaient quelquefois à l'Opéra, elles y regrettaient la comédie. Autres temps, autres mœurs : elles outrent l'austérité et la retraite ; elles n'ouvrent plus les yeux qui leur sont donnés pour voir ; elles ne mettent plus leurs sens à aucun usage ; et, chose incroyable ! elles parlent peu ; elles pensent encore, et assez bien d'elles-mêmes, comme assez mal des autres ; il y a chez elles une émulation de vertu et de réforme qui tient quelque chose de la jalousie ; elles ne haïssent pas de primer dans ce nouveau genre de vie ; comme elles faisaient dans celui qu'elles viennent de quitter par politique ou par dégoût. Elles se perdaient gaiement par la galanterie, par la bonne chère et par l'oisiveté ; et elles se perdent tristement par la présomption et par l'envie.




Annonce des axes

I. Vie des femmes dans leur jeunesse, quand elles n’étaient pas dévotes (salons, occupations)
II. Vie des femmes dans leur fausse dévotion



Commentaire littéraire

I. Vie des femmes dans leur jeunesse, quand elles n’étaient pas dévotes (salons, occupations)

- Occupations des fausses dévotes : jeu, spectacle, concert, mascarade ; sermons (= genre littéraire)…
- Règles des salons : chaque dame a son jour de réception, avec une pièce précise pour les réunions (chambre bleue, salons jaune…) -> on joue avec de l’argent, on discute futilement, on médite sur les autres… mais on prend du plaisir (-> préoccupation des gens à cette époque). Des gens comme Pascal ont blâmé ce défaut qui neutralise la réflexion.
- Jansénisme : doctrine qui prône une bonne conduite morale pour obtenir le salut, mais le Christ n’accueille qu’un petit nombre d’élus -> ce n’est pas du tout respecté à l’époque.


II. Vie des femmes dans leur fausse dévotion

- Les fausses dévotes essaient de convaincre en mettant en valeur leur dévotion, elles l’outrent -> elles sont totalement hypocrites.
- La Bruyère les compare à des morts, et ne voit pas l’intérêt de passer sa vie ainsi.
- Les fausses dévotes pensent peu -> intelligence nulle ; mais leurs seules pensées sont favorables à elles-mêmes, et médisantes pour les autres.
- Ce comportement reflète de la jalousie envers les jeunes femmes coquettes.
- Elles brillent désormais dans la dévotion, comme elles le faisaient avant, dans ce monde qu’elles ont quitté par politique ou par dégoût.
-> Avant, elles vivaient sans morale mais prenaient du plaisir ; et à présent elles vivent aussi sans morale mais sans prendre de plaisir…

Chiasme pour montrer l'opposition entre leur jeunesse et leur dévotion nouvelle : « Elles se perdaient gaiement par la galanterie, par la bonne chère et par l'oisiveté ; et elles se perdent tristement par la présomption et par l'envie. »

Structure du texte : deux parties très nettes, avec une partie introduction et une rapide conclusion.





Conclusion

    La Bruyère effectue tout d’abord, dans une première partie, une sévère critique de la société mondaine de son temps ; puis, dans un deuxième temps, il évoque avec dégoût et tristesse l’outrance de la fausse dévotion. Une critique de plus de l’hypocrisie au XVIIème siècle.
Cf. Onuphre => portraits.
Cf. Le Misanthrope, La Princesse de Clèves => critique de l’hypocrisie.

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