Attitude instinctive du crime :
Jeanlin suit son "envie" : "Il en avait envie" et "J'en avais envie" ainsi que "Ca lui était venu tout seul". Le mot envie est répété. Il est incapable d'expliquer ses actes et ses paroles : "Il se buta à cette réponse".
Le crime comme maladie :
- "Ca le tourmentait, la tête lui en faisait du mal, là, derrière les oreilles" : douleur physique. Mauvais style, utilisation du discours indirect libre et de la focalisation zéro.
- "Etienne, épouvanté de cette végétation sourde du crime au fond de ce crâne d'enfant" : pensées et interprétation d'Etienne. Etienne est soumis à la même fatalité (Chaval).
Conclusion du 1. : L'influence de l'hérédité est marquée par le caractère animal de Jeanlin et le caractère moral (prédominance de l'instinct). Dégénérescence physique et morale de Jeanlin. Les raisons qui poussent Jeanlin à tuer sont inscrites dans ses gènes (fatalité).
2. Influence du milieu
Imitation des adultes :
- "Des discours violents dans la forêt, des cris de dévastation et de mort hurlés au travers des fosses, cinq ou six mots lui étaient restés, qu'il répétait en gamin jouant à la révolution"
- "Et il n'en savait pas davantage, personne ne l'avait poussé, ça lui était venu tout seul, comme lui venait l'envie de voler des oignons dans un champ" : absence d'éducation et de sens moral de la part de ses parents.
Le lieu :
Jeanlin vit sous terre comme un animal dans un terrier, seul. Il ne peut devenir qu'un animal, un marginal. Il ne suit plus les règles sociales. La vie sous terre (obscurité) évoque le côté symbolique de la noirceur de son âme et ses pensées (comportement).
Conclusion partielle : Jeanlin n'est pas montré comme responsable de son crime mais victime du milieu où il vit. Jeanlin est un personnage emblématique de la thèse du déterminisme dans la mesure où son comportement criminel est fatal.
II. Une scène pathétique
Le personnage de Jeanlin est utilisé comme un argument par Zola pour montrer que l'état d'abêtissement dans lequel les mineurs sont maintenus ne peut que compromettre le succès de la grève. C'est par une scène à tonalité pathétique que le sentiment d'échec ressenti par Etienne est communiqué aux lecteurs.
1. La mort d'un innocent
Le couteau :
- "On ne voyait, du couteau, que le manche d'os, où la devise galante, ce mot simple: "Amour", était gravée en lettres noires." : Contraste entre la 1ère destination du couteau (l'amour) et l'usage qu'en fait Jeanlin (donner la mort) ; contraste visuel entre la couleur blanche du manche en os et les lettres noires.
La caractérisation de la victime :
- Innocence, jeunesse, douceur : "douce figure blonde", "criblée de tâches de rousseur", "yeux bleus". Stéréotype de l'innocence ; contraste avec le caractère sauvage : "mâchoires saillantes".
La désignation du soldat :
- "la sentinelle" : neutre
- "le petit soldat" : terme affectif
- "Jules, la recrue…" : nom propre à connaissance personnelle
- "le petit" : terme affectif
Conclusion du 1. : Le meurtre d'un innocent prouve que cette scène est pathétique.
2. L'évolution d'Etienne : la désillusion
Les sentiments d'Etienne :
- Colère, juron : "Nom de Dieu !"
- Indignation : "Quelle abominable chose, de se tuer entre pauvres diables, pour les riches !"
- Peur : "épouvanté", " il tremblait". Il a peur d'être pris comme responsable de ce crime.
- Pitié : "Une grande pitié le saisit" (dite explicitement), dite implicitement par diverses images. Procédé : discours indirect libre, à travers les pensées d'Etienne (images : 2 femmes qui espèrent, registre affectif, stéréotype accentué par les toques bretonnes).
La nature :
- Contraste entre 2 paysages : le soleil (rêve) et la nuit (pleine lune et ouragan)
- Personnification de la mer : "la mer hurlait" (jeu d'homophonie avec mère)
- "Les éléments se déchaînent"
- "Le vent souffle" : annonciateur du malheur
La nature est compatissante. La nature et Etienne ressentent les mêmes sentiments. Les éléments se déchaînent.
Conclusion partielle : Zola communique le sentiment de pitié aux lecteurs grâce à des images. La pitié est renforcée par ces images (tendresse et nature).