Plan de la fiche sur la scène 2 de l'Acte 3 de
L’illusion comique de Corneille :
Introduction
L'illusion comique a été écrite en 1635 par Pierre Corneille (1606 - 1684). Mouvement baroque, dernière de la série des comédies de l’auteur.
La scène 2 de l'acte III de la pièce est une scène d’intérêt psychologique. C'est un court monologue qui expose les tourments d’un père qui se heurte à la volonté d’émancipation de sa fille. Vision d’Alcandre. Parallèle direct avec le cas de Primadant et de son fils Clindor. Comique à visée correctrice puisque Primadant doit en tirer une leçon.
Corneille
Lecture de la scène 2 de l'acte 3
ACTE III - SCENE 2
Géronte.
Qu'à présent la jeunesse a d'étranges manies !
Les règles du devoir lui sont des tyrannies,
Et les droits les plus saints deviennent impuissants
Contre cette fierté qui l'attache à son sens.
Telle est l'humeur du sexe : il aime à contredire,
Rejette obstinément le joug de notre empire,
Ne suit que son caprice en ses affections,
Et n'est jamais d'accord de nos élections.
N'espère pas pourtant, aveugle et sans cervelle,
Que ma prudence cède à ton esprit rebelle.
Mais ce fou viendra-t-il toujours m'embarrasser ?
Par force ou par adresse il me le faut chasser.
L’illusion Comique - Corneille
Annonce des axes
I. Une scène de pause dramatique
1. Une pause psychologique
2. Un arrêt de l’action ?
II. Un monologue comique
1. Un monologue structuré
2. Une scène de comédie
Commentaire littéraire
I. Une scène de pause dramatique
1. Une pause psychologique
Un seul personnage, exprime ses sentiments dans cette scène. C'est un moment de réflexion : réaction à la scène précédente. a) colère envers la rébellion de sa fille b) généralisation du comportement féminin c) interrogation sur la conduite à venir.
Une scène fortement marquée par l’affectivité.
Une mise au point de la situation : jeunesse / droits paternels
Un constat d'échec : présent, ton affirmatif, impossibilité de changer la situation (c’est "l’humeur du sexe").
2. Un arrêt de l’action ?
Une scène sans dialogue : arrêt de l’action, retour en arrière, considération psychologique sans gestuelle (pas de didascalies).
Une réflexion sur la jeunesse, sur les femmes.
Cette scène clôt l’action précédente (conflit ouvert avec Isabelle) et prépare le suivant (chasser le "gêneur").
Il y a une action malgré tout : poursuite du conflit, tutoie sa fille la qualifie et lui reproche sa légèreté féminine (rébellion, cécité, absence de réflexion).
II. Un monologue comique
1. Un monologue structuré
Passage du cas général (jeunesse, sexe) au cas particulier (tutoiement, opposition "je" / "tu"). Double réquisitoire (envers les femmes puis envers sa fille).
Passage de la colère (exprimée par le point d'exclamation ligne 1) à l’analyse ("mais" sert de pivot à la décision).
2. Une scène de comédie
C'est une scène comique qui montre les interrogations d’un père incapable de se faire obéir, qui veut imposer ses volontés à sa fille et dont la psychologie est fortement perturbée par la résistance de cette dernière. Géronte apparaît donc comme un personnage ridicule qui ne peut imposer sa volonté à sa fille et s’adresse donc à elle en son absence.
Géronte apparaît également comme un père sans discernement, qui ne voit dans la rébellion de sa fille qu’un usage de la jeunesse.
Conclusion
Cette scène est un moment traditionnel au théâtre qui apprend au public ce que pense le personnage, prépare la suite mais est aussi inscrit dans une optique comique.