L'autre jour que j'étais sur le haut d'un degré...

Pierre de Ronsard - Sonnets pour Hélène





Plan de la fiche sur L'autre jour que j'étais sur le haut d'un degré de Ronsard :
Introduction
Texte du poème
Annonce des axes
Commentaire littéraire




Introduction

Ce sonnet de Pierre de Ronsard est extrait du recueil Sonnets pour Hélène, édité en 1578. C'est le sonnet IX.

Pierre de Ronsard
Pierre de Ronsard


Problématique : Comment la rencontre amoureuse est elle racontée ? Comment évoque-t-il l'amour ?


Texte du poème

L'autre jour que j'étais sur le haut d'un degré,
Passant tu m'avisas, et me tournant la vue,
Tu m'éblouis les yeux, tant j'avais l'âme émue
De me voir en sursaut de tes yeux rencontré.

Ton regard dans le cœur, dans le sang m'est entré
Comme un éclat de foudre alors qu'il fend la nue :
J'eus de froid et de chaud la fièvre continue,
D'un si poignant regard mortellement outré.

Et si ta belle main passant ne m'eût fait signe,
Main blanche, qui se vante être fille d'un Cygne,
Je fusse mort, Hélène, aux rayons de tes yeux ;

Mais ton signe retint l'âme presque ravie,
Ton œil se contenta d'être victorieux,
Ta main se réjouit de me donner la vie.

Pierre de Ronsard - Sonnets pour Hélène - Sonnet IX



Annonce des axes

I. L'expression de l'amour
1. Le cadre énonciatif
2. La rencontre amoureuse
3. Une manifestations physique et morale de l'amour

II. Poésie savante et recherchée
1. Références mythologiques
2. La position de la femme aimée



Commentaire littéraire

I. L'expression de l'amour

1. Le cadre énonciatif

- Marque de la première personne du singulier : "j'" "me". C'est donc le poète qui parle
- Le poète s'adresse à sa femme aimée : "tu"
- La femme est nommée au vers 11 : Hélène. Le pronom est placé à l'incise du vers, ce qui met en valeur ce prénom
- Champ lexical des yeux : vue (vers 2), regard (vers 5), yeux (vers 11),  œil (vers 13). On note une progression vers le détail, donc une impression de se rapprocher très près d'Hélène
- La main est souvent citée : belle main (vers 9), main blanche (vers 10 - blanche = pureté, noblesse), ta main (vers 14). La main est ce qui fait un lien physique entre les 2 personnages
- chiasme : belle main/main blanche. Mise en valeur de la beauté de la main de la femme
- hyperbole : éblouis (vers 3).

2. La rencontre amoureuse

- "l'autre jour" + "j'étais" (vers 1). L'indication temporelle et l'utilisation de l'imparfait montrent que l'événement se situe dans le passé.
- "sur le haut d'un degré" (vers 1) : la scène se passe en haut d'un escalier ("degré" dans le poème).
- La rencontre a lieu au vers 2 et passe par le regard : "avisas" "vue" "yeux" (vers 3)...
- regard et "éblouis" -> coup de foudre, souligné au vers 4 avec "en sursaut" = surprise/rapidité et par "éclat de foudre" au vers 6.
- "l'âme émue" (vers 3) -> La réaction du poète à la rencontre est très forte puisque c'est son âme qui est émue -> pureté des sentiments du poète.

3. Une manifestations physique et morale de l'amour

- "J'eus de froid et de chaud la fièvre continue" (vers 7) : le poète est atteint physiquement par cet amour et cela le trouble profondément (froid puis chaud).
- Parallélisme à l'hémistiche au vers 5. Cela met en valeur le fait que la femme a pénétré son cœur, et par ce biais tout son corps ("sang").


II. Poésie savante et recherchée

1. Références mythologiques

- La femme est comparée à un personnage mythologique : "fille d'un Cygne" (vers 10) -> cette périphrase représente Hélène comme la fille de Zeus (Zeus eu de nombreuses liaisons avec des femmes, et notamment avec une femme représentée en cygne). L'idée du signe est annoncée avec "main blanche" au début du vers 10 -> blancheur du cygne.
- Référence à Zeus avec "éclat de foudre" au vers 6 (Zeus, le roi des dieux, est représenté avec un éclair dans la main dans la mythologie grecque).
- L'homme vénère la femme : référence à Hélène de Troie -> divinité adorée.

2. La position de la femme aimée

La position du narrateur est en haut d'un escalier, pourtant :
- vers 13 "victorieux" -> Hélène a le pouvoir.
- Thème de la vie et de la mort : premier tercet = mort, deuxième tercet = vie, "Mais" (vers 12) oppose les 2 tercets. Assonance en i : victorieux, réjouit, ravie, vie - allitération en v : victorieux, ravie, vie... Vers 14 : "Ta main se réjouit de me donner la vie"
=> La main d'Hélène semble avoir pouvoir de vie et de mort sur le narrateur, mais choisit la vie car c'est le dernier mot du poème. Rime interne sur l'hémistiche et fin : réjouit/vie : mise en valeur de la vie.
- Caractère divin de la femme (mythologie, pouvoir de vie ou de mort) = position de supériorité de la femme.


Conclusion







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Merci à Magalie pour cette analyse de L'autre jour que j'étais sur le haut d'un degré de Ronsard