Plan de la fiche sur
la mer dans Une Vie de Maupassant :
I. Jeanne et la mer : deux éléments complémentaires
- Personnification de la mer : "Jeanne commençait à l'aimer comme une personne", "la
mer, fiancée monstrueuse". La mer devient donc fiancée, tout comme Jeanne -> représentation
matérielle des pensées de Jeanne.
- Météo marine qui dépend des états d'âme de Jeanne : au baptême du bateau "la mer est calme" ; quand Julien dévoile son avarice "la mer est immobile d'un azur puissant, comme figée, comme durcie" ; massacre de Julien et de la comtesse "la mer houleuse roulait ses vagues" -> la mer est indispensable à l'expression des sentiments de Jeanne.
II. La connotation symbolique de la mer dans le roman
- La mer est symbolique d'évasion de par sa couleur bleue, celle de la liberté. C'est ce qu'attend Jeanne de la vie, mais désillusion.
- La mer peut être calme, douce, désirable, mais peut aussi symboliser la colère, la puissance, le mystère -> double jeu de la mer, apparences trompeuses.
- Pour Jeanne,elle est l'épanouissement, sa jeunesse, son mariage, sa vie aux Peuples -> épanouissement symbolisé par la stimulation des 5 sens : le goût "air salé" ; la vue "voyant de sa fenêtre" ; l'ouie "voix grondeuse" ; l'odorat "elle respirait" ; le toucher "souffles puissants".
Conclusion
La mer tient une place considérable dans le roman. Elle est souvent évoquée, fait des apparitions hasardeuses. Elle est citée lors de l'expression es sentiments de Jeanne. Elle devient, en somme, surprenante et mystérieuse, ce qui reflète bien la vie de Jeanne et les obstacles qu'elle rencontre.
-> La mer, petite sœur de Jeanne ?
Résumé
L'eau, et tout particulièrement la mer, occupe une place très importante
dans le roman. Pour Jeanne tout d'abord, qui lorsqu'elle est aux Peuples
la désigne comme sa "grande voisine depuis 25 ans". Jeanne "s'était mise à l'aimer
comme une personne" (chapitre 13). Cette affection qu'elle lui porte traduit
sans doute sa solitude et l'auteur va intentionnellement personnifier la
mer à plusieurs reprises : "la mer avec son air salé, ses colères, sa voix
grondeuse, ses souffles puissants, la mer que chaque matin elle voyait da
sa fenêtre des Peuples, qu'elle respirait jour et nuit, qu'elle sentait près
d'elle". On remarquera que la mer sollicite ici les 5 sens, c'est sans doute
pour cette raison que la mer lui manquera autant à Batteville. C'est aussi
sûrement parce que l'eau a toujours été synonyme de plaisir pour Jeanne :
elle s'adonne aux joies du bain à sa sortie du couvent : "elle se sentait
bien dans cette eau froide, limpide et bleue qui la portait en la balançant" ;
et elle découvre le plaisir au val d'Ota au contact de l'eau : "et comme
elle savourait la fraîcheur de l'eau, il lui prit la taille". De plus, les
fiançailles même de Jeanne et Julien ont lieu au contact de l'eau pour le
baptême de la barque : "la mer immobile et transparente semblait assister
recueillie au baptême de sa nacelle".
Cette barque rattache d'ailleurs le baron à la mer et à la pêche : "il aimait à entendre
craquer le mât, à respirer les rafales sifflantes et fraîches de la nuit
; (...) à chaque repas, il racontait avec enthousiasme ses promenades" (chapitre 2).
La mer apparaît donc tout au long du roman comme une intime de Jeanne, tour à tour amie puis confidente de la jeune fille.