Plan de la fiche sur
un extrait de Le Grand Meaulnes de Alain-Fournier :
Introduction
Auteur : De son vrai nom Henri Alban Fournier né en 1886 à la Chapelle d’Anguillon et mort en 1914 à la guerre (porté disparu le 22 septembre).
Œuvre : Le Grand Meaulnes est la seule œuvre d’Alain-Fournier. Elle fut publiée en 1913 peu avant la première guerre mondiale, période rythmée par le progrès technique. L'histoire de Le Grand Meaulnes est fortement similaire à la vie d’Alain Fournier.
Publié dans la nouvelle revue française
Présenter l'extrait étudié.
Alain-Fournier - 1913
Texte étudié
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Lu par Pomme - source : litteratureaudio.com
A une heure et demie de l'après-midi, sur la route de Vierzon, par ce temps glacial, Meaulnes fit marcher la bête bon train car il savait n'être pas en avance. Il ne songea d'abord, pour s'en amuser, qu'à notre surprise à tous, lorsqu'il ramènerait dans la carriole, à quatre heures, le grand-père et la grand'-mère Charpentier. Car, à ce moment-là, certes, il n'avait pas d'autre intention.
Peu à peu, le froid le pénétrant, il s'enveloppa les jambes dans une couverture qu'il avait d'abord refusée et que les gens de la Belle-Etoile avaient mise de force dans la voiture.
A deux heures, il traversa le bourg de La Motte. Il n'était jamais passé dans un petit pays aux heures de classe et s'amusa de voir celui-là aussi désert, aussi endormi. C'est à peine si, de loin en loin, un rideau se leva, montrant une tête curieuse de bonne femme.
A la sortie de La Motte, aussitôt après la maison d'école, il hésita entre deux routes et crut se rappeler qu'il fallait tourner à gauche pour aller à Vierzon. Personne n'était là pour le renseigner. Il remit sa jument au trot sur la route désormais plus étroite et mal empierrée. Il longea quelque temps un bois de sapins et rencontra enfin un roulier à qui il demanda, mettant sa main en porte-voix, s'il était bien là sur la route de Vierzon. La jument, tirant sur les guides, continuait à trotter ; l'homme ne dut pas comprendre ce qu'on lui demandait ; il cria quelque chose en faisant un geste vague, et, à tout hasard, Meaulnes poursuivit sa route.
De nouveau ce fut la vaste campagne gelée, sans accident ni distraction aucune ; parfois seulement une pie s'envolait, effrayée par la voiture, pour aller se percher plus loin sur un orme sans tête. Le voyageur avait enroulé autour de ses épaules, comme une cape, sa grande couverture. Les jambes allongées, accoudé sur un côté de la carriole, il dut somnoler un assez long moment...
... Lorsque, grâce au froid, qui traversait maintenant la couverture, Meaulnes eut repris ses esprits, il s'aperçut que le paysage avait changé. Ce n'étaient plus ces horizons lointains, ce grand ciel blanc où se perdait le regard, mais de petits prés encore verts avec de hautes clôtures. A droite et à gauche, l'eau des fossés coulait sous la glace. Tout faisait pressentir l'approche d'une rivière. Et, entre les hautes haies, la route n'était plus qu'un étroit chemin défoncé. La jument, depuis un instant, avait cessé de trotter. D'un coup de fouet, Meaulnes voulut lui faire reprendre sa vive allure, mais elle continua à marcher au pas avec une extrême lenteur, et le grand écolier, regardant de côté, les mains appuyées sur le devant de la voiture, s'aperçut qu'elle boitait d'une jambe de derrière. Aussitôt il sauta à terre, très inquiet.
Alain-Fournier - Le Grand Meaulnes - L'aventure (extrait)
Annonce des axes
I. Un espace dangereux
1. Le froid et la mort
2. Solitude du héros
II. Un parcours initiatique
1. La progression du héros
2. Passage dans un autre monde
Commentaire littéraire
I. Un espace dangereux
1. Le froid et la mort
- Insistance sur le froid froid à plusieurs reprises dans l'extrait.
- Froid fréquent dans les aventures.
- Adjectifs
- Le froid pénètre Meaulnes "le froid le pénétrant", "froid, qui traversait maintenant la couverture" => Image de la mort et d'un cadre Figé ; les gens n’entendent rien.
=> Le lieu est mort
2. Solitude du héros
- La scène se passe en plein jour mais personne dans le village (= "pays" dans le texte) ("aussi désert, aussi endormi").
- Insistance sur le fait qu’il est seul.
- Héros => C’est toujours un solitaire.
- Risques => il est seul avec des animaux.
- Personnification de la nature => inhospitalière.
- Au début il sait où il est mais fini par se perdre.
II. Un parcours initiatique
1. La progression du héros
- Perte de ses repères temporels. Au début, il est 1h30 -> précision dans le temps
- Ensuite approximation
- Il s’amuse au début
- Progression de la peur => il ne sait plus où il est et il n’y a personne qui peut l'aider.
- Cherche à se mettre en contact avec les autres mais sans succès. La personne à qui il demande de l'aide ne le comprend pas.
- Adverbe "enfin" => recherche en vain
- Réactions incohérentes par rapport au personnage de Meaulnes
- Inquiétude car il ne peut rien faire
- Progression = Joyeux au début puis inquiet à la fin
2. Passage dans un autre monde
- Perte des repères spatio-temporels.
- Début sur la route de Vierzon. Il se perd et n'est pas sûr de sur quelle route il se trouve.
- Changement explicite dans le texte : "il s'aperçut que le paysage avait changé". Ce changement est annoncé à Meaulnes par le froid qui traverse sa couverture => froid = sensation désagréable.
- Hésitation : incohérente par rapport au perso de Meaulnes.
- Route mal empierrée, jument bloquée => route inutilisable, au contraire de la route qu'il utilisait avant sur laquelle la jument de Meaulnes pouvait trotter.
- Repères temporels : 1h30 au début, 2h00 sur la route de la Motte, puis on ne sait plus l'heure.
- Le fait que la jument boite confirme que Meaulnes est passé dans un environnement inhospitalier.
Conclusion
Reprendre les grands points du commentaire, et faire une ouverture.