Plan de la fiche sur 
Qu’est ce que les Lumières ? de Kant :
     Kant publie plusieurs articles de 1784 à 1786, dans lesquels il répond à la
  question « Qu’est ce que les Lumières ? » avant de
  se passionner pour les événements de la Révolution française.
  Adepte heureux du despotisme éclairé de Frédéric
  II, il est sensible au rôle émancipateur d’un courant qui
  permettra, selon lui, à l’intelligence humaine de parvenir à une
  sorte de majorité. Peu enclin à l’action collective et
  politique c’est dans l’exercice individuel de la raison critique,
  libérée des pouvoirs de la tradition, qu’il voit le progrès
  essentiel dû aux Lumières.
Texte étudié
     Les lumières, c’est pour l’homme sortir d’une minorité qui
  n’est imputable qu’à lui. La minorité, c’est
  l’incapacité de se servir de son entendement sans la tutelle d’un
  autre. C’est à lui seul qu’est imputable cette minorité dès
  lors qu’elle ne procède pas du manque d’entendement, mais
  du manque de résolution et de courage nécessaires pour se servir
  de son entendement sans la tutelle d’autrui. Sapere aude ! Aie le courage
  de te servir de ton propre entendement : telle est donc la devise des Lumières.
       La paresse et la lâcheté sont causes qu’une
   si grande partie des hommes affranchis depuis longtemps par la nature de toute
   tutelle étrangère,
  se plaisent cependant à rester leur vie durant des mineurs ; et c’est
  pour cette raison qu’il est si aisé à d’autre de
  s’instituer leurs tuteurs. Il est si commode d’être mineur.
  Si j’ai un livre qui a de l’entendement pour moi , un directeur
  spirituel qui a de la conscience pour moi, un médecin qui pour moi décide
  de mon régime etc., je n’ai pas besoin de faire des efforts moi-même.
  Je ne suis point obligé de réfléchir, si payer suffit ; et d’autres se chargeront pour moi l’ennuyeuse besogne. […]
       Il est donc difficile pour tout homme pris individuellement
   de se dégager
  de cette minorité devenue comme une seconde nature. Il s’y est
  même attaché et il est alors réellement incapable de se
  servir de son entendement parce qu’on ne le laissa jamais en fait l’essai.
  Préceptes et formules, ces instruments mécaniques destinés à l’usage
  raisonnable ou plutôt au mauvais usage de ses dons naturels, sont les
  entraves de cet état de minorité qui se perpétue.
  
       Mais qui les rejetterait ne ferait cependant qu’un saut mal assuré au-dessus
  du fossé même plus étroit, car il n’a pas l’habitude
  d’une telle liberté de mouvement. Aussi sont-ils peu nombreux
  ceux qui ont réussi, en exerçant eux-mêmes leur esprit, à se
  dégager de cette minorité tout en ayant cependant une démarche
  assurée.
       Qu’un public en revanche s’éclaire lui-même est davantage
  possible ; c’est même, si seulement on lui en laisse la liberté,
  pratiquement inévitable. Car, alors, il se trouvera toujours quelques
  hommes pensant par eux-mêmes, y compris parmi les tuteurs officiels du
  plus grand nombre, qui, après voir rejeté eux-mêmes le
  joug de la minorité, rependront l’esprit d’une estimation
  raisonnable de sa propre valeur et de la vocation de chaque homme a penser
  par lui-même. […]
       Mais ces Lumières n’exigent rien d’autre que la liberté ;
  et même la plus inoffensive de toutes les libertés, c’est-à-dire
  celle de faire un usage public de sa raison dans tous les domaines.
Emmanuel Kant, Qu’est ce que les lumières ? , 1784
  Trad. J. Mondot, université de Saint-Étienne, 1991
Minorité ici vue comme majeure/mineure, quand on commence par penser
  par soi-même.
  Entendement : de son intelligence, pensé par soi-même.
  Responsable du non entendement : la paresse le manque de courage.
  Contrairement aux lumières, il y a une visée didactique dans
  ce texte : dialogue d’enseignement.
  Il faudrait savoir se suffire a soi-même, ne pas avoir besoin des autres,
  ce qui est actuellement impossible.
  A force de ne plus penser par eux-mêmes, ils prennent l’habitude
  de ne pas penser du tout.
  Mal assuré = beaucoup d’erreur de jugement.
  Liberté d’user librement de sa raison.
  Danger de la pensée libre a l’époque : le pouvoir politique
  (et pourquoi lui ?), la religion (l’Eglise était très puissante).
  
2) Progression du texte
Paragraphe 1 : Commence par définir les lumières comme le fait
  de sortir d’une minorité et analyse de cette minorité (cause,
  origine).
  
Conclusion : Difficulté pour l’homme de sortir de cette minorité seule.
  
Paragraphe 2 : Opposition « mais qui... » ligne 23 envisage la
  possibilité de se libérer mais le développement amène à de
  nouveaux échecs « Cependant… ».
  
Conclusion : Peu d’humains peuvent arriver à penser par eux-mêmes.
  
  
Paragraphe 3 : Conclusion finale : Les lumières n’exigent rien
  d’autre que la liberté -> antithèse liberté minorité.
  D’après Kant le plus important est la liberté d’ordre
  intellectuelle, liberté d’esprit, indépendance d’esprit,
  libre examen, libre arbitre, etc.
  Qu’est ce que les Lumières ? L’exercice de sa propre raison
  mais il faut non seulement la qualité intellectuelle mais aussi la qualité morale
  (comme le courage ou la volonté).
Conclusion
     L'article 
Qu’est ce que les Lumières ? propose une sorte d’idéal des Lumières, il
  essaye de fonder une sorte de nouveau modèle incarnant l’esprit des Lumières.
     L’usage de la raison et le fait de se servir de son entendement
   est une exigence retranscrite dans le texte.
       Kant revendique la liberté. Pour y accéder il préconise la raison.
     Les philosophes des Lumières vont remettre en cause la société,
  ce qui va permettre cette contestation et le libre examen.