La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert

Joël Dicker, 2012

Le coup de foudre entre Harry Quebert et Nola (chapitre 29)

Extrait du chapitre 29 - De "C'était un jour de mauvais temps" à "Elle avait mis le feu à son âme."





Plan de l'analyse du coup de foudre entre Harry Quebert et Nola dans La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert de Joël Dicker :
Introduction
Annonce des axes
Commentaire littéraire
Conclusion


Introduction

    La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert est un roman contemporain écrit par Joël Dicker en 2012. Joël Dicker est un écrivain suisse et La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert est son deuxième roman, avec lequel il remporta le prix Goncourt des lycéens.
    La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert raconte l'histoire d'un écrivain, Marcus Goldman, qui en manque d'inspiration demande de l'aide à son ancien mentor, Harry Quebert. L'action se passe aux Etats-Unis, tout particulièrement dans la petite ville d'Aurora.


Annonce des axes

I. Une apparition qui provoque le coup de foudre
II. Le portrait dynamique d'une ingénue séduisante



Commentaire littéraire

I. Une apparition qui provoque le coup de foudre

La mise en situation de la rencontre : cadre en accord avec l'agitation des sentiments.
Champ lexical de l'orage « ciel noir et menaçant », « tourmente », « mauvais temps ».
Personnification des éléments « ciel noir et menaçant », « océan gonflé d'écume et de colère ».

Gradation qui montre l'arrivée de Nola comme le point culminant : orage qui renvoie à l'image du coup de foudre, nature complice de la rencontre.
Désœuvrement de l'écrivain, en situation d'échec « il laissait son stylo glisser », « aucune n'avait abouti ». Son statut s'exprime par ses accessoires « stylo », « carnet », « papier » et l'identification de Nola « vous êtes l'écrivain », « Monsieur l'écrivain », tonalité romantique de la nature, écho des sentiments de l'écrivain.

Le lieu de la rencontre favorise l'apparition de Nola.
C'est un jour singulier, à part : importance de la datation « Mardi 3 juin 1975 », « c'était un jour de mauvais temps » « jamais le ciel… », « la plage était déserte ».

Opposition de l'imparfait et du plus-que-parfait du premier paragraphe qui plante le décor et du passé simple qui apparait avec Nola. « ce fut », « il voulut », « il la vit », effet renforcé par les indications temporelles « soudain », « c'est alors ».

Apparition divine, elle semble tombée du ciel comme un ange ou sortie des eaux comme Vénus.
Comparaison « s'offrant à l'immensité », « comme si le monde lui appartenait », « elle rayonnait ».
Champ lexical de la stupéfaction, de l'éblouissement « il resta stupéfait », « émerveillé », « subjugué ».

Champ lexical de l'eau : pluie et mer.
Importance de la pluie, motif de la présence de Nola qui aime la pluie, à celle de Harry qui cherche l'inspiration dans l'orage, prétexte à l'échange des premiers mots, et élément qui les pousse au rapprochement physique « ils finirent par aller s'abriter sous les piliers de la terrasse ».

Le coup de foudre est effectif, chaque personnage agit seul chacun à son tour jusqu'au rapprochement final qui les mène à faire la même chose « il tourna sur lui-même » <-> « elle fit de même » avant d'être réunis dans le même pronom sujet « ils » et d'agir ensemble « finirent ».

Le bouleversement d'Harry sous l'effet du coup de foudre se traduit par des manifestations physiques « il sentit son cœur battre », « elle avait mis le feu à son âme », sa difficulté à s'exprimer « non… je… je la déteste, en fait », son questionnement au
discours indirect libre à la fin de l'extrait ainsi que les tournures négatives renforcent l'idée que seule Nola occupe son esprit « il ne sentait plus ni la pluie ni la nuit ».


II. Le portrait dynamique d'une ingénue séduisante

Nola est présentée comme un personnage juvénile : elle agit comme une enfant « dansant », « jouant », « elle éclata de rire ». Les accessoires évoquent sa jeunesse « une barrette jaune en forme de fleur », l'anecdote de la cigarette. Elle appelle Harry « Monsieur » à l'issue de la rencontre, le superlatif « elle était trop jeune, il le savait » insiste sur cette question de l'âge faisant comprendre au lecteur que cette rencontre préfigure un amour impossible. Ses rêves sont ceux d'une jeune fille « j'aimerais tellement visiter New York ! », « vedette à New York ». Elle se projette avec le conditionnel dans cette ville qui la fait rêver « New York » répété 3 fois et qu'elle oppose à sa petite ville qu'elle qualifie de « trou perdu ».

Le choix du point de vue interne qui épouse les impressions d'Harry empêche le lecteur d'identifier clairement les motivations de Nola. Est-elle une vraie ingénue, pétillante et enfantine, elle admire Harry et l'embrasse comme une enfant le ferait ou bien joue-t-elle un jeu de séduction ? Ce doute s'exprime par exemple dans l'opposition des comportements quand Harry veut la saluer en adulte « il lui tendit la main », « elle prit appui sur son bras », « elle l'embrassa sur la joue ».

Elle est toujours à l'initiative, c'est elle qui entame la conversation, « Désolée… », c'est elle qui pose les questions, c'est elle qui donne le signal du départ « il faut que j'y aille ». Le personnage est vif et parait toujours en mouvement, les détails « elle marchait pieds nus », « se dressant sur la pointe des pieds » mettent en évidence une séduction naturelle, pleine de candeur et de joie de vivre « elle éclata de rire », « enthousiaste », « elle eut un sourire merveilleux », « elle rit encore ». La subjectivité du narrateur qui voit Nola à travers le point de vue d'Harry « ce rire délicieux » montre que c'est justement cette attitude qui le déstabilise et le séduit à fois.





Conclusion

    Cet extrait de La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert de Joël Dicker relate le coup de foudre entre Nola et Harry Quebert. Nola y apparaît comme une jeune fille à la fois ingénue et séduisante. Harry Quebert est alors complètement sous son charme, et cette rencontre sera un moment clé dans la suite du roman.


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Merci à Marie pour cette analyse sur La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert de Joël Dicker