Plan de la fiche sur
Le Corbeau voulant imiter l'Aigle de Jean de la Fontaine :
Introduction
La Fontaine, auteur de la fable
Le Corbeau voulant imiter l'Aigle, est un fabuliste du XVII
ème siècle et ses fables ont été éditées en 1668.
Il met en scène des animaux, mais à travers le masque, les animaux représentent les hommes
La fable est un genre très ancien. La Fontaine renouvelle le genre au XVIIème siècle en s'inspirant du grec Ésope, né vers 620 avant J-C.
Le Corbeau voulant imiter l'Aigle est d'ailleurs tiré d'une fable d'Ésope.
Le Corbeau voulant imiter l'Aigle - Jean de la Fontaine - Illustration G. Doré / A. Prunaire
Texte de la fable
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Lu par René Depasse - source : litteratureaudio.com
Le Corbeau voulant imiter l'Aigle
L'Oiseau de Jupiter enlevant un mouton,
Un Corbeau témoin de l'affaire,
Et plus faible de reins, mais non pas moins glouton,
En voulut sur l'heure autant faire.
Il tourne à l'entour du troupeau,
Marque entre cent Moutons le plus gras, le plus beau,
Un vrai Mouton de sacrifice :
On l'avait réservé pour la bouche des Dieux.
Gaillard Corbeau disait, en le couvant des yeux :
Je ne sais qui fut ta nourrice ;
Mais ton corps me paraît en merveilleux état :
Tu me serviras de pâture.
Sur l'animal bêlant à ces mots il s'abat.
La Moutonnière créature
Pesait plus qu'un fromage, outre que sa toison
Etait d'une épaisseur extrême,
Et mêlée à peu près de la même façon
Que la barbe de Polyphème.
Elle empêtra si bien les serres du Corbeau
Que le pauvre animal ne put faire retraite.
Le Berger vient, le prend, l'encage bien et beau,
Le donne à ses enfants pour servir d'amusette.
Il faut se mesurer, la conséquence est nette :
Mal prend aux Volereaux de faire les Voleurs.
L'exemple est un dangereux leurre :
Tous les mangeurs de gens ne sont pas grands Seigneurs ;
Où la Guêpe a passé, le Moucheron demeure.
Jean de la Fontaine - Les Fables
Annonce des axes
I. Présentation des deux animaux
II. L'apologue, un moyen de persuasion efficace
Commentaire littéraire
I. Présentation des deux animaux
Le corbeau : description physique {faible et gourmand}
La Fontaine utilise dans la fable " gaillard corbeau" =>
registre ironique
Le corbeau est personnifié, parle au discours direct et provoque l'emploi du futur.
Le fabuliste s'engage en critiquant le corbeau par des modalisateurs tout au long du récit.
Esope : Le choucas veut enlever un mouton. L'aigle veut enlever un agneau. { décalage, ironie }.
Le choucas est comparé très significativement au corbeau.
L'aigle : C'est l'oiseau de Jupiter { dieu romain }. Impossible à rivaliser : "mouton de sacrifice". Il veut rivaliser avec dieu.
Il y a une différence dans la désignation des protagonistes.
II. L'apologue, un moyen de persuasion efficace
Texte de La Fontaine : Péripéties sauf dans le discours du berger. L'oiseau est mis en cage pour les enfants.
Le berger n'est qu'un accessoire dans le récit.
-> Utilisation du présent de narration : "je ne sais", "paraît".
-> Vivacité du récit dans la stratégie du corbeau qui fait ressortir sa convoitise.
Texte d'Esope : Péripéties. Morale du berger.
=> Emploi de l'imparfait et du passé simple.
Conclusion
La Fontaine disait mon "imitation n'est pas un esclavage". La Fontaine est original dans la forme, la poésie en vers, les
métaphores.
La fable est aussi un récit animé, vivant et pittoresque par la variété des temps employés.
De plus, La Fontaine s'adapte à son époque par la critique des hommes, la morale d'un honnête homme, la morale de la raison et par la critique des "grands".
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